Mangeurs de montagne…

Publié le par Cyanophycea

Mode d’emploi : trouver une montagne qui regorge de charbon, déboiser le sommet, faire sauter à l’explosif, déverser les débris de roches à l’aide de pelleteuses géantes dans quelques combes ou vallées des environs… Si possible ne pas oublier d’ensevelir des lits de rivières sous les remblais. L’histoire se passe aux US en Virginie Occidentale, où depuis plus de 30 ans les sociétés minières dévorent telles des boulimiques forcenées les Appalaches. A l’heure actuelle, on recense plus de 16 500 ha (à titre de comparaison, Paris possède une superficie de 10 540 ha) de montagnes qui ont été aplanis, et 1 950 km de cours d’eau enfouis sous les gravats…

Photo de Vivian Stockman

Le profit n’est pas en lui même condamnable, ce qui l’est en revanche ce sont les moyens utilisés pour y parvenir. Ce qui est condamnable, c’est de faire sauter 90 m de montagne pour 1 m de charbon, c’est la destruction de l’écosystème sous prétexte de réduction de main d’œuvre, c’est la pollution de l’air et de l’eau par mesure d’économie, c’est la mise en danger des villages annexes pour éviter le coût d'une audit concernant les risques de glissement de terrains. Ce qui est inadmissible, c’est qu’à l’heure actuelle un tel désastre, tant du point de vue écologique que sanitaire, est évitable. Il existe des lois, des organismes spécialisés dans la gestion écologique et économique et des subventions financières, qui sont respectivement contournées, non consultés et ignorées. L’homme préfère réparer de bric et de broc plutôt que de prévoir, d’innover. Heureusement, gouvernements et intistutions commencent à avoir à cœur une utilisation productive des terres anciennement minières, que ce soit pour leur utilisation première ou une solution de remplacement acceptable. Les Appalaches représentent un défi pour tout entrepreneur écologique, puisque seulement 1% des 80 000 ha détruits a été réhabilité (collèges, golf, prison, aéroport, bureau du FBI), à bon escient ?
Il est temps que l’on assimile le concept d’«entretenir» plutôt que celui de «dépouiller» en ce qui concerne les nombreuses richesses que nous offrent la terre… Il est temps de s’employer à faire rimer Ecologie et Profit…


Source: National Geographic mars 2006 
Lien: Ohio Valley Environmental Coalition

Publié dans BioArticle

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J
impressionnant  !  
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